Un MASCien (un peu martien) aux championnats du Monde vétérans (Aubière – Mars 2008)

Publié le par Mordus d'athlétisme St Cyr

 

Aubière est un lieu que certains Saint-Cyriens (Christophe, Hugues, Mumu…) connaissent, théâtre des France jeunes qui se sont déroulés il y a quelques années. Jouxtant Clermont-Ferrand et la chaîne des Puys, l’endroit fait partie d’une région que nos trailers adorent (voir les péripéties de Pascale, Fatima, Denis et Guy) Aubière, on en parle encore cette semaine (du 17 au 22 Mars), car s’y déroulent les mondiaux vétérans auxquels j’ai eu le bonheur de participer, tout simplement.

A l’instar de notre cher Président (celui du MASC évidemment, pas l’autre c..) Je vais vous livrer quelques unes de mes impressions.

Ca peut paraître surréaliste de dire que l’on a participé à des championnats du Monde, présomptueux d’affirmer que l’on a porté la tenue de l’équipe de France (rigole pas Christophe, surtout révise bien ta « Marseillaise » pour les Jeux de Rimini cet été)

Pourtant, actuellement tous les vétérans que nous sommes (ou en devenir) pouvont participer à cette fête (moyennant un petit effort financier, car nos subventions sont inexistantes…) : il n’y a pas encore de sélection. On y viendra, car 1.300 athlètes français étaient présents (le tiers des inscrits, en provenance de 65 pays de tous les continents) : énorme !

J’ai fais le choix de m’aligner en 2 jours sur 2 épreuves très complémentaires : le cross et le pentathlon (60m haies, longueur, poids, hauteur et 1.000m) Faut être un peu martien sur les bords (mais notre club en possède de beaux…)

 

17/03/2008

Début des championnats (tant attendus), 3eme du nom. Arrivé tard la veille, je me présente, petits yeux au Village retirer mon paquetage et y faire les formalités (retrait des dossards, confirmation aux épreuves, lecture des consignes…) J’arpente le site, magnifique complexe sportif avec un anneau de 200m, 6 couloirs bicolores comme à Eaubonne. L’environnement est aussi sympa, vert et aéré. Bien vite, je croise quelques connaissances qui participent pour certains à la FSGT, fièrement revêtus de la tenue tricolore et ravis d’être là. Quelques échanges d’impressions, souhaits de bonne chance, ça commence fort.

Dans le dôme, les épreuves ont déjà débuté. Je suis spectateur de quelques courses (séries du 60 et 60m haies) et rapidement surpris du niveau de nos athlètes vétéran(e)s de 35 à plus de 90 ans (le doyen a 99 ans !!!) Notamment un black US, dans la catégorie des 50 ans (il y a une catégorie d’âge tous les 5 ans), auteur d’un 7’’23 au 60m (il battra plus tard le record du monde en 7’’17 !!!) Chez les 60-70-75 ans, les perfs sont là également, réalisées par d’anciens champions, mais pas seulement, certains « vieillissant » mieux que d’autres…

Je dois filer rapidement au site du cross, dans un quartier périphérique de Clermont Ferrand, à l’opposé. Heureusement, le tramway est là, très pratique.

Bien que championnats indoor, des épreuves outdoor figurent au programme dont les lancers longs (clin d’œil à nos super musclors, bien encadrés par the coach, Sir Christopher) Le cross, donc 8km et là déception !!! Ce cross n’en est pas un pour moi (et je regrette de n’être allé avec mes collègues affronter « l’Enfer du Nord » en pays ch’ti) Explications : terrain plat, monotone, dans une caserne, autour de quelques stades, sans gadoue, bref inintéressant. Pas étonnant, dans ce genre de course très très roulant, de voir des coureurs sur route s’illustrer (par exemple Dominique Chauvelier 2eme est plutôt un marathon-man qu’un cross-man me semble-t-il, ce qui n’enlève rien à son talent de champion) En tout cas pas de Kenyans chez les vétérans (où sont-ils ?), une course trop rapide pour mes guiboles, mais j’ai eu la joie …de voir de près les vainqueurs : je me suis fais prendre un tour dans la vue !!! Relativisons cependant. Même dernier de ma catégorie, malgré une lutte au couteau avec un Letton (et vas-y que je te passe et que tu me dépasses…) je ne termine qu’à 10 bonnes minutes du world champion. Et puis les Français sont champions du monde par équipes chez les 45 ans…alors…

Après une bonne douche, collation, discussions en anglais, espagnol, allemand, avec les gestes, je m’en retourne au Stadium Pellez, m’en prendre plein la vue…en attendant la Cérémonie d’ouverture. Même s’il n’y a pas eu de défilé des délégations, le spectacle fut soigné et de qualité. Comme les cérémonies des grands évènements, couleurs, feux d’artifice, sons et lumières nous ont fait passer un agréable moment (Ecouter les discours à n’en plus finir du Président machin de l’athlé internationale, du président du Conseil Régional, de l’Adjointe au Maire, chargée des Sports…c’était moins fun mais ça fait partie du protocole) Chapeau et un grand merci pour tous les acteurs qui se sont impliqués... pour que la fête soit réussie …et elle le fut.

Sur cette note, dodo, car le lendemain une autre (très) grande journée m’attend.

 

18/03/2008

Un grand jour donc, avec un lever matinal. Bien que concourrant à 11h20 précises, je préfère me rendre au stade de bonne heure, afin de m’échauffer correctement. A nos âges, faut pas rigoler avec ces choses là. Dès la 2eme journée on a déploré nombre de blessures…et même un décès paraît-il. La volonté, la motivation sont là (nous ne sommes que des grands gosses), mais la mécanique peine à suivre parfois…Donc échauffement à l’extérieur, au grand air, sur le stade. Sous un beau soleil, je fais soigneusement mes gammes. De temps en temps, j’entends des hurlements tout à côté. S’y déroule le lancer de marteau (50 ans, je crois) avec des perfs à la Christophe voire supérieures (hé! hé! au-delà des 50m) Les pays de l’Est sont au-dessus du lot. A ce propos, comme pour toute épreuve internationale, un contrôle anti-dopage a été mis en place et un de ces lanceurs a été tiré au sort…paraît qu’il a mis plus d’une heure et ½ pour pisser…

Après l’échauffement, je vais aux nouvelles, consulte les groupes : on m’indique que je suis dans le dernier groupe (3 groupes de 15-16 combinards) et que je vais courir dans la série 3 au 60m haies (couloir 1) pour la première épreuve du pentathlon. On sympathise rapidement avec quelques athlètes (certains seulement, car comme partout, il y en a qui se la joue) et ensemble on va galérer, dans la joie ou la douleur selon. De la chambre d’appel, on se retrouve sur la piste et à partir de là tout s’enchaîne très vite.

 

60M haies

Pour moi l’horreur : haies trop hautes (0.99cm), appréhension suite à quelques bobos aux adducteurs lors de mes courses précédantes…Oui les haies me font un peu peur désormais, car facteur de risque de blessure très fort. Pourtant, il n’y a pas de raison, suffit de bien s’échauffer et de travailler les assouplissements régulièrement…Tout à coup, je me fais engueuler, « s’il vous plaît poussez-vous ! » Devinez qui débarque : Christian Plaziat en chair et en os, désormais la quarantaine et qui veut frapper un grand coup pour ses premiers championnats vétérans (il a été champion d’Europe tout de même) Médiatisé comme il se doit, il finira 3eme à l’issue de son penta (40 ans) Pour ceux qui en ont 5 de plus, les séries ont débuté, la mienne arrive. Un des juges explique le « à vos marques, prêt », pan ! et parfois même pan ! pan ! (faux départ). Ne voilà t-il pas qu’un petit rigolo, couloir 1 décide de retirer le starting-block et de partir debout. Bibi fait encore des siennes, mais la réglementation internationale pour les vétérans, autorise le départ debout (pour ne pas pénaliser les « vieux »), ce qui est proscrit pour nos épreuves franco-françaises. Evidemment, je suis parti bien moins vite, mais j’ai assuré sur les premiers passages de haies et en accélérant par la suite. Dernier de la série, mais pas blessé et aucune douleur aux adduct’. Parfait pour la suite. Au fait, j’ai eu le privilège de courir avec celui qui sera sacré champion du monde de la spécialité (45 ans) : Jean-Luc DUEZ, battant au passage son record de France.

 

Longueur

Les points de la première épreuve sont rapidement calculés et les groupes sont brassés : les meilleurs se trouvent quasiment dans le 1er groupe, moi je suis dans le dernier…Je passe en premier et claque 5m tout rond à mon premier, meilleure perf de la saison. Je pense avoir enfin trouver mes marques... eh bien non, le second est foiré…quant au 3eme je pars de n’importe où, à fond….mais loupé une fois de plus ! Ce n’est pas grave, je grappille quelques précieux points devant une armada d’athlètes à 4m80-4m90…mais loin des meilleurs à plus de 6m

 

Poids

Pour des raisons de place et de sécurité, le poids se déroule dans un gymnase (qui fait également office de salle d’échauffement) Loin du bruit, on attaque le concours avec les mêmes athlètes de la longueur, à savoir 1 Arménien, 3 Américains, 1 Belge, 2 Allemands, 1 Suisse, 1 Espagnol, 1 Britannique, 1 Hollandais, 4 Tricolores.

Je me remémore les conseils du coach, mais comme je n’ai pas assez travaillé, je fais 2 essais « cata » pour démarrer. Aussi, j’effectue le dernier lancer sans élan : 7m56, ouf pas mal pour un poids de 7.2…kg, je limite la casse…mais les autres sont à 9-10m voire plus…Je ferai mieux la prochaine fois.

 

Hauteur

Alors là, je me suis vraiment éclaté. De très bonnes sensations me propulsent à 1m50 (record perso vétéran égalé) et je loupe d’un cheveu le 1m53…sûr que je pouvais monter encore plus haut ! Là aussi, ce sera pour une fois prochaine. Sautant « à l’ancienne », en rouleau ventral (du moins une variante), j’ai même eu droit à une standing ovation !

 

1.000 m

L’apothéose ! L’épreuve à la fois redoutée et appréciée des combinards. Moins terrible que le fameux 1.500m du décathlon, elle peut chambouler quelque peu les classements. Un bilan des points est établi à nouveau pour mettre dans une série les 16 meilleurs et dans l’autre, le reste. Tout le monde s’encourage, la foule, haranguée par le speaker donne de la voix. C’est GEANT. Notre série est sous l’ordre du starter. Je suis à l’extérieur et, contrairement à mes habitudes, je pars lentement (40 secondes pour les premiers 200m !) Je savoure, mais rapidement faut réagir, car je me retrouve à la fin…Les autres tours se font plus rapidement pour finir sous les encouragements par un sprint d’enfer, l’emballage final à la LEGRAND. Je me dis que pour en avoir ainsi sous la semelle et sprinter ainsi, j’aurais peut-être du aller un poil plus vite. (chrono 3’33’..) On se tombe dans les bras, les uns et les autres, se congratulent et encouragent la série suivante, les 16 meilleurs. Là, idem, une ambiance folle, une course ultra- rapide (2’50) et un champion du monde français à l’arrivée. Nouvelles congratulations et immense photo de « Krup » que l’on va me transmettre et qui témoignera cet instant INOUBLIABLE.

 

Conclusion

Que d’émotions que j’ai tenu à partager et vous souhaite de vivre ! Certains connaissent déjà (Seb, Thom-tom et Christophe), d’autres qui hésitent encore….Faut y aller ! Comme dirait le Cloclo de ma jeunesse « Oui c’est ça le bonheur, encore une fois »

Lorsque tu regardes l’athlé à la télé, ça fait rêver (ça m’a même fait beaucoup rêver) , en vrai comme à Saint-Denis 2003 – Championnats du monde, c’est grandiose (remember souvenirs, souvenirs Hugues, Monique, Yo, Phiphi D, on y était), alors quand tu y participes…

Ravi d’avoir croisé des FSGTistes : Jean-Claude, Bernard, Marc chez qui les fédéraux S2V sont prévus mi-juin et bien d’autres Jean-Luc de Douchy, Daniel de Malakoff qui m’a appris que François JACQUES (dont tu dois te souvenir Hugues) est atteint d’une maladie rare et incurable et que l’athlé pour lui c’est évidemment terminé. Là je me dis, « profite un max, tant que tu peux »

 

A très bientôt les MASCien(ne)s

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Publié dans Piste

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